Voici un extrait de communication faite il y a peu.
Un grand merci à Sonia qui a accepté de partager cela avec vous

Sonia m’a contactée parce que la communication animale l’intéresse, mais elle souhaite expérimenter et voir si elle peut être vraiment convaincue.
Je ne dispose évidemment d’aucune information sur la jument ou sa propriétaire. Et tout se fait à distance.

Ylaya est une jument forte, au sens où, si elle était humaine, elle serait ce qu’on appelle une femme forte. Elle n’aime pas se sentir contrainte. Elle peut avoir des mouvements brusques, surtout au niveau de l’encolure, s’inquiète facilement. Dès qu’elle va sentir une odeur ou entendre quelque chose d’un peu inhabituel elle va avoir tendance à faire un mouvement brusque. Elle est toujours aux aguets (même lorsqu’elle broute).

Sonia : Elle est (était surtout) en effet très très craintive, toujours aux aguets. Elle bloque beaucoup sur des petites choses, sursaute, etc, notamment quand elle broute, comme vous en parlez.

Par contre c’est une jument qui peut être très très douce.
Si elle fait confiance, elle donne tout. Mais il faut vraiment qu’elle considère que le contexte est verrouillé.
C’est une jument que je ressens comme attirant le regard, la gentillesse : les personnes ont souvent d’emblée de l’affection pour elle (eu égard à la douceur qui émane d’elle).
Sonia : Elle est très douce, une douceur incroyable. Elle est toujours la chouchoute partout où l’on va pour ce côté fragile et doux, je pense qu’elle marque vraiment les esprits.

Il y a vraiment de la confiance qui arrive dans sa relation avec Sonia.

Quand elle n’est pas tranquille, elle a tendance à pas mal souffler ? Je n’entends pas forcément renâcler mais j’entends un souffle très bruyant dans les naseaux, comme s’il y avait une grosse pression qui arrivait…
Les mouvements brusques de l’encolure sont effectivement les premiers signes quand elle stress, avec le ronflement des naseaux, exactement comme vous m’en parlez.

Je m’assois à une distance raisonnable de façon à ce qu’elle voit bien que je ne veux rien forcer et lui explique comment on va procéder. Elle semble accepter mais reste sur ses gardes. Cela est très important pour elle.

Elle me montre une séquence (au début de leur rencontre ?). Elles sont face à face, dans la pénombre d’un box, et je vois une main féminine qui s’avance tout doucement, et Ylaya avance sa tête tout doucement également. Je sens son souffle, elle est un peu apeurée. Ce qui ressort très fort de cette scène c’est qu’il s’agit d’un moment fort, comme quand on s’apprivoise enfin. Ylaya n’était pas sauvage, non, mais c’est comme si, là, Sonia arrivait à acquérir sa confiance. Et ce qui résonne fort en moi c’est que ce n’était pas gagné d’avance…

Alors je lui demande ce qui lui plaît et elle me montre ce qui ressemble à un box. Je vois des pierres apparentes. Un box dans une ferme ? (Là où elle est aujourd’hui ? Ou bien avant ? Je n’ai pas plus d’informations là-dessus). En tout cas, elle s’y sent en sécurité, même si encore une fois il y a toujours une partie d’elle qui répète qu’il peut se passer un truc. Mais là c’est vraiment l’endroit où elle se sent bien.
Sonia : Le box dans la ferme avec les pierres c’est l’endroit où je l’ai suivie suite à un achat de son ancienne propriétaire et où je l’ai racheté rapidement . Nous en sommes parties suite à un gros accident provoqué par les employés sur place qui a valu à Ylaya des mois de rééducation et des séquelles à vie. Mais c’est l’endroit où elle est devenue ma jument.

Alors je lui demande ce qu’elle n’aime pas, et elle me montre qu’elle tire sur la longe quand on la tient, quand elle a entendu quelque chose, qu’elle n’est pas à l’aise et elle sent ce lien qui la retient et là, elle sent qu’elle ne peut pas partir, au cas où, et là elle a vraiment un souci au niveau de ce besoin de sécurité.

Ce qui ressort beaucoup c’est qu’il y a avec Sonia une relation très axée sur la relation à l’animal : du travail à pieds, beaucoup de temps passé véritablement pour apprendre à se connaître, se ressentir.
Il y a une forte volonté de Sonia de lui donner le meilleur, c’est très présent.

Sonia : J’ai effectivement fait bcp de travail, temps à pieds avec Ylaya pour gagner sa confiance. J’ai pris beaucoup de temps pour arriver à « l’apprivoiser » et je considère aujourd’hui avoir réussi : elle est très en confiance et connectée lorsqu’on entre toutes les deux dans la carrière ou le manège.
C’est une jument avec laquelle j’ai l’impression que l’on peut pousser les choses assez loin. Dans la mesure où elle fait confiance, elle va tout donner. Si elle sent que vous attendez d’elle qu’il faut y aller, elle va pouvoir piquer un galop et y aller. Mais ce qui me vient aussi comme information c’est qu’il faut vraiment qu’elle considère que le contexte est verrouillé.

Elle transmet à Sonia : « J’aimerais la remercier de m’avoir donné une chance. Ce n’était pas gagné d’avance ». Est-ce qu’il y aurait quelque chose sur le fait que personne n’y croyait ? J’entends une phrase qui dit : « Tu n’en feras rien ».

Sonia : Une phrase qui m’interpelle particulière : « tu n’en feras rien. » Je l’ai tellement entendue. Et j’y ai cru et l’ai accepté. C’était à cause de ses blessures passées et de son caractère craintif. Je cherchais un cheval de concours, mais m’occupais bcp d’Ylaya à l’écurie (soins de ses blessures, travail sur la confiance, travail de reconversion). Elle n’avait pas les critères que je cherchais mais je m’y attachais d’une manière inexpliquée. Quand j’ai parlé de rachat tout le monde m’a dit que je ne pourrais rien en faire. Finalement, il s’est avéré qu’avec beaucoup de patience, Ylaya est devenue une jument géniale sous la selle, qui donne énormément, que ce soit en dressage ou en saut. Elle apprend très très vite et prend beaucoup de plaisir tant qu’elle n’est pas contrainte.

De fait, je lui demande ce qu’on pourrait faire par rapport à cette problématique relative à l’insécurité et je sens vraiment comme une boule qui arrive au niveau de la gorge. Et je ressens que cette oppression est présente tout le temps chez elle. Est-ce que c’est une jument qui, par le passé, a été maltraitée ? Parce qu’il y a quand même quelque chose qui résonne là. Je ressens aussi une sensation au niveau de l’épaule droite, comme une douleur un peu aiguë… est ce qu’elle a eu un souci par rapport à ça ? Ylaya, par le passé, aurait-elle pu faire de la course ? Parce que j’ai une image avec quelqu’un sur son dos qui la cravache et c’est beaucoup, beaucoup de stress pour Ylaya… Et puis cette douleur que j’ai eue et qui pourrait être au niveau de son épaule droite… à voir… Et là, elle s’est verrouillée. Elle n’a aucune envie de parler de ça.

Un problème pour la faire monter dans un van ou un camion ? Parce que je la vois freiner des quatre fers et je vois une longe qui est tendue comme si il y avait quelqu’un à l’autre bout qui essayait de la faire monter et elle ne veut pas. Et je sens comme une peur panique dans ce contexte, alors encore une fois. Un événement en particulier ?

Sonia : Elle a en effet couru longtemps et avec d’excellent résultat (saut de haies) jusqu’à la section de son tendon, à l’antérieur droit. Les courses n’en voulaient plus, elle s’est retrouvée en écurie de reconversion. Elle est devenue encore plus craintive qu’avant (impossible de la faire monter dans un van, attache impossible, travail à cheval compliqué, …). J’ai pu la racheter. On a tout repris depuis le début, sur de bonnes bases. J’ajoute qu’à un moment donné des personnes l’ont poussée avec une pelle parce qu’elle refusait absolument de monter dans un van.
Elle n’a jamais pouliné n’est-ce pas ?
Sonia : Elle n’a en effet jamais pouliné. Aujourd’hui, cela reste un projet pour dans quelques années.

Ylaya se montre face à un homme, le conjoint de Sonia. C’est amusant car je les vois en train de jouer, le type de relation père-fils en mode jeu, de type « bagarre », l’impression qu’elle est un peu plus « brute » avec lui, qu’elle laisse sortir une autre facette de sa personnalité avec lui, facette qu’elle ne dévoilera pas forcément avec Sonia.

Sonia : Elle joue effectivement d’une façon très particulière lorsqu’elle est avec mon conjoint, complètement différemment de quand elle joue avec moi. C’est vraiment ça : en mode « garçons ».

Sonia me demande de lui confier un autre message, si personnel qu’il ne sera pas partagé avec vous ici. Ylaya en est extrêmement touchée. Même si elle savait déjà ce que je lui ai transmis, c’est très important pour elle de l’entendre. C’est une jument qui a vraiment souffert, de par sa sensibilité et ce qu’elle a vécu. C’est pour elle toujours très très douloureux d’évoquer cette période.

La vie d’Ylaya aujourd’hui, c’est comme quand on a une personne qui a vécu un accident ou qui a été dans une situation dramatique et qui, finalement, se retrouve enfin prise en charge et en sécurité : il y a la lourdeur du passé, les mauvais souvenirs mais aussi le fait de pouvoir s’abandonner.
Je lui demande si elle veut transmettre quelque chose et en fait elle ne veut pas. Elle aurait beaucoup de choses à vous dire, cela se sent, mais en fait je suis la personne de trop là au milieu. Elle est tout en retenue.

Christelle TRAUTMANN – AMINALL

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