Valdo n’est pas rentrée cette nuit-là, ce qui est totalement inhabituel.

Alors que mari et enfants dorment déjà à poings fermés, j’ai même pris la voiture pour tenter de l’apercevoir et l’inviter à me rejoindre. En vain.

Lorsque je me connecte à lui, il se montre dans un champ en train de jouer « au chat et à la souris » (activité bien anodine pour un félin me direz-vous…)
Je ferme alors les volets. Et je dois dire que ce satané sentiment de culpabilité se pointe toujours, là, au niveau du cœur. J’aurais dû l’attendre. À son retour, je lui aurais ouvert la porte fenêtre et je lui aurais dit : « c’est bon de te revoir  »

Avec toute cette activité nocturne inhabituelle, je me réveille la dernière le jour suivant.
Pas un bonjour à mon homme mais un « Valdo est rentré ? » à brûle-pourpoint.
Signe négatif de la tête.

« Tu veux que j’aille le chercher avec les chiens ? Ils pourront peut-être le sentir ? »
Oui, bien sûr : je suis encore en pyjama.

Je retourne dans ma chambre, m’assois sur mon lit et me connecte à Valdo.

Il me dit qu’il est bien, près de la maison de retraite, laquelle se situe à deux pas de la maison.
Il me parle des herbes hautes. Ah ! Ce n’est pas joué : il n’y a que ça autour de nous en ce moment ; des champs remplis de hautes herbes !

Je m’habille à la hâte : si mon chéri revient bredouille, alors je pars à sa recherche. La connexion peut faciliter les choses !

Mon homme revient. Il ne l’a pas vu et nos deux chiens n’ont pas bronché.
Je file !

Il m’a parlé de la maison de retraite. Je pars donc dans cette direction.

Comme tout le personnel est en train de prendre un café sur la terrasse, je demande s’ils n’ont pas vu mon Valdo.
Une personne me dit « Si ! » Mon cœur fait un bon énorme dans ma poitrine. « Dans ma casserole ! » Les larmes me montent aux yeux et ma gorge se serre. Comment peut-on me faire cette blague idiote alors que mon angoisse est si palpable ???

Je me concentre à nouveau sur ma connexion.

Valdo me répète qu’il est dans les herbes hautes. Il est bien. Les rayons du soleil le réchauffent.
J’ose lui demander s’il est toujours en vie. Il me dit qu’il est juste blessé.
Je tente de le rassurer en lui expliquant que je vais bientôt arriver près de lui et que je vais l’aider. Il n’a rien à craindre.
J’ai juste besoin qu’il me guide.
Il me répète qu’il est près de la maison de retraite. Dans les herbes hautes.

Se déroule devant moi une route nationale, terrifiante ligne droite qui longe la maison de retraite.
Je pars dans un sens. Il faut bien se lancer…

Je marche tout en gardant le contact avec lui. Mais toujours pas de Valdo à l’horizon.
Mon cœur bat de plus en plus vite.

Je le sermonne presque, le pressant de m’aider parce que là, je m’éloigne du village et les champs sont débordants d’herbes hautes…
Il me dit « j’entends la voiture… »
Je continue de le sermonner encore. La peur me rend sourde.
Il répète « j’entends la voiture… »

Et là, je réalise que deux voitures viennent de passer. Dans le sens inverse !
Il est donc de l’autre côté ! Et plus près du village !

J’accélère le pas en réfléchissant rapidement au moment où il a entendu le moteur de la première voiture, puis de la deuxième et à ma position à ce moment-là.
Il doit être…………………. là !
Je suis bouleversée.

Il est bien là, dans les herbes hautes. Près de la maison de retraite.

Je le caresse.

Son corps est raide. Mon Dieu que c’est douloureux… mais il est effectivement tout réchauffé par les rayons du soleil.

Une mort rapide qui fait qu’il pense être toujours en vie…

Et le plus surprenant : mon homme et nos chiens sont passés à 20 cm de lui sans rien voir ni sentir !

Je pense encore aujourd’hui que mon Valdo voulait que ce soit moi qui le retrouve ; une sorte de dernier bout de chemin initiatique. Après tout, c’est grâce à lui que tout a commencé pour moi en communication animale.

Valdo, mon chat guide. Pour toujours dans mon cœur.

Christelle TRAUTMANN – AMINALL

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